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Cultivons l’optimisme au travail
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Cultivons l’optimisme au travail

#humanresources | Etre optimiste dans sa vie et au travail participe à ce que l’on appelle désormais la QVG, la Qualité de Vie Globale. Mais comment faire pour rester motivé et optimiste en cette période souvent chargée et bousculée de la rentrée ? Cultivons l’empathie et apprenons l’art de la communication positive avec maintenant Demain ; deux ateliers à mettre en oeuvre rapidement dans vos organisations : https://www.maintenantdemain.com/portfolio/communication-orale/
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© GETTY IMAGES
Temps de lecture : 7 minutes

A force de se focaliser sur les questions de souffrance au travail, on en a oublié de vanter les mérites de l’optimisme, une qualité pourtant essentielle à l’épanouissement professionnel.

Les innombrables bénéfices liés à l’optimisme sont bien connus. Pourtant, les optimistes semblent être une espèce en voie de disparition. Ceci est sans doute lié à la focalisation de la recherche sur d’autres concepts tels que le stress, le burnout ou encore la dépression au travail, qui sont certes très importants et d’actualité mais qui risquent de monopoliser l’attention. À ce jour, les revues à comité de lecture ont publié plus de 31 000 articles sur le stress au travail et 5 000 sur le burnout, comparés à seulement 1 000 articles sur l’optimisme au travail. Pourtant, l’optimisme n’est pas une qualité innée concernant une poignée de privilégiés, mais accessible à tous ceux qui souhaitent s’en saisir.

D’un point de vue professionnel, l’optimisme joue un rôle important : les études montrent que les optimistes sont en meilleure santé, tombent malade moins souvent, ont plus de comportements citoyens, ont des salaires plus élevés que leurs collègues pessimistes et sont plus performants, engagés et satisfaits au travail. Par ailleurs, il existe des corrélations positives entre l’optimisme des salariés et leur satisfaction au travail, leur performance (évaluée par les supérieurs hiérarchiques) et les comportements citoyens au travail.

L’optimisme est bénéfique à la santé

En 2007, Suzanne C. Segerstrom a montré que les étudiants optimistes en première année de droit (comparés à leurs collègues pessimistes), avaient des salaires plus élevés une décennie plus tard. L’optimisme est également lié au succès entrepreneurial, à travers son effet sur la persévérance et sur la manière dont les entrepreneurs perçoivent les échecs. De plus, les leaders optimistes sont plus innovants comparés à ceux qui sont pessimistes. Au-delà du travail, diverses études montrent que l’optimisme a des multiples effets bénéfiques sur la santé : les optimistes (versus les pessimistes) développent moins de maladies cardiovasculaires, guérissent plus rapidement après un épisode de stress, ont un niveau de bien-être élevé et sont protégés de manière indirecte contre le burnout et la dépression.

Ces derniers estiment qu’ils disposent d’une plus grande quantité de ressources au travail à leur disposition, ce qui constitue un facteur de protection contre le burnout. Au contraire, les gens touchés par un burnout (dû à une inadéquation entre les demandes et les ressources des individus au travail) ont un sentiment d’épuisement de leurs ressources émotionnelles et physiques. En outre, s’il est vrai que les études ne démontrent pas d’effets de causalité entre l’optimisme et la santé, la méta-analyse de Gene M. Alarcon, Nathan Bowling et Steve Khazon a mis en lumière des corrélations négatives entre l’optimisme et le stress ainsi qu’entre l’optimisme et la dépression.

Une attitude positive vis-à-vis de l’avenir

Une première piste permettant de percer la nature de l’optimisme, réside peut-être dans sa définition. Une personne optimiste s’attend à ce que les choses marchent pour elle, et plus généralement, à ce que des bonnes choses, plutôt que des mauvaises choses, lui arrivent. Elle a une attitude positive vis-à-vis de son avenir et a tendance à croire en sa capacité à gérer les difficultés avec succès.

L’optimisme ne doit pas être confondu avec l’espoir, le sentiment d’auto-efficacité ou encore l’estime de soi. L’espoir implique un faible contrôle sur l’avenir et ne concerne pas forcément une situation spécifique. Le sentiment d’auto-efficacité désigne la confiance en soi d’une personne quant à sa capacité à réaliser une tâche. L’estime de soi, même si elle corrélée fortement et positivement à l’optimisme, est bien distincte et est définie comme une évaluation réalisée par une personne sur sa propre valeur.

Deux courants de pensée guident la recherche en la matière. Le premier ­­— « l’optimisme dispositionnel » — conçoit l’optimisme comme un trait de personnalité qui reste stable dans le temps. Les optimistes ne seraient pas plus compétents que d’autres, mais plus persévérants dans l’atteinte de leurs buts. Au contraire, d’après le courant des « styles explicatifs »l’optimisme est un état, temporaire, qui change en fonction du contexte et qui équivaut à la manière dont les gens expliquent les événements qui leur arrivent, a posteriori. Ainsi, un optimiste pourrait expliquer un échec comme étant lié à un facteur externe ou indépendant à lui-même, à un événement isolé et spécifique à une situation donnée (versus une caractéristique qui lui est propre, qui est stable dans le temps et qui concerne toutes les situations).

L’optimisme est un « muscle » qui a besoin d’être entretenu

D’après le deuxième courant théorique de l’optimisme, former les personnes à expliquer les événements qui leur arrivent de manière plus positive, afin que cela devienne presque un réflexe, devrait accroître leur optimisme. Voici donc quelques conseils.

De la même manière qu’un enfant apprend à skier en imitant les autres, il suffit de penser comme les optimistes. Une de leurs caractéristiques est de focaliser leur attention sur ce qui fait briller leurs yeux et les fait rêver, c’est-à-dire leurs buts, au lieu de penser à éviter un échec ou une punition. Motiver son équipe, ses collègues et soi-même en canalisant l’énergie vers l’atteinte des objectifs, s’avère être une technique plus efficace pour augmenter non seulement l’optimisme mais aussi le bien-être et la performance, au lieu de « motiver » son équipe « à ne pas faire »…(insérez ici une conséquence négative de votre choix).

1. Réapprendre à analyser les échecs 

Face à un échec, utiliser le style explicatif des optimistes pour mieux le comprendre est très utile. Les optimistes pensent qu’un échec est un échec isolé (plutôt qu’une suite logique d’échecs) qui est « temporaire » (et par conséquent prendra fin un jour) et qui pourrait être dû à un facteur hors de leur contrôle. Ceci dit, parce qu’une réduction des pensées négatives n’entraîne pas une augmentation des pensées positives, il convient d’ouvrir votre boîte à « outils positifs ». Penser et se souvenir des situations où les choses se sont bien déroulées et se sont bien passées, permet d’avoir à portée de main les informations nécessaires à une réussite future.

2. Profiter de l’instant présent

Parfois, on peut avoir l’impression que le côté positif d’une situation est camouflé et impossible à trouver. Pour éviter de tomber dans ce piège, il suffit de jouer à une variante d’ « Où est Charlie ? ». Le but du jeu est de trouver trois choses positives au cours de la journée et de les écrire. Cela permet non seulement de dédramatiser et de relativiser les événements, mais aussi d’apprendre à en voir les aspects positifs.

3. Visualiser sa réussite future

Penser à un avenir positif et y croire, vraiment, n’est pas intuitif pour tous (lire aussi la chronique : « L’envie de réussite crée la réussite »). De nombreuses études ont montré les effets bénéfiques de techniques telles que la visualisation mentale. Il suffit de suivre ces quatre étapes pour y parvenir :

– Réfléchir à une sphère de vie en particulier (professionnel, personnel…) et visualiser la meilleure version de soi-même dans un futur éloigné, où les choses se passent bien et des buts (réalistes) ont été atteints.

– Rédiger 5 phrases qui commencent par « à l’avenir je vais … ».

– Combiner ces phrases et créer une histoire personnelle cohérente et détaillée.

– Pendant cinq minutes, imaginer et se visualiser en train de vivre l’histoire décrite précédemment. A pratiquer une fois par jour, au moins cinq jours par semaine, pendant deux semaines. (Technique inspirée de la méthode « Best Possible Self »)

4. Anticiper les émotions 

De la même manière que le « Spidey-sense » de Spiderman lui permet d’être alerté d’un danger imminent, il convient de détecter l’arrivée d’émotions et de pensées négatives. Cela permet d’en avoir conscience, d’apprendre à les contrôler et de créer un environnement propice à l’apparition de pensées et d’émotions positives (lire aussi l’article : « l’intelligence positive »).

Face à une situation difficile, se mettre dans les meilleures conditions pour réussir (notamment en empêchant une avalanche de pensées négatives), peut faire la différence. Ainsi, prendre en main la situation, en commençant par changer la manière dont la situation est perçue, et par conséquent ses pensées, est la première étape permettant de contrôler ses émotions et d’aiguiser sa capacité à faire face aux défis.

Ceci dit, bien que l’optimisme ait des nombreux effets bénéfiques, il comporte aussi des risques, à une dose trop élevée. En effet, parmi les optimismes, il y aurait des « optimistes irréalistes » et même des narcissistes. L’optimiste irréaliste, perçoit les événements positifs comme plus probables et les événements négatifs comme moins probables. Ce dernier est à distinguer de l’optimiste comparatif (plus rare), qui perçoit les événements positifs comme plus probables pour lui que pour autrui, et les événements négatifs plus probables pour autrui que pour lui-même.

Enfin, le narcissiste accorde une importance excessive à son image, a une préoccupation de soi exacerbée et ressent un besoin d’être admiré. De manière plus générale, les personnes excessivement optimistes peuvent avoir une perception biaisée des risques, et les sous-évaluer. Par conséquent, avant d’assigner la nouvelle mission (qui promet être un succès) à la star de votre équipe — un éternel optimiste – assurez-vous que les risques soient clairement identifiés et gérés.

Ana Camargo

Chercheuse en créativité organisationnelle au sein du pôle recherche du Lab RH et doctorante en psychologie au LATI (Laboratoire Adaptations Travail Individu) à l’Institut de Psychologie de Paris Descartes. Ses thèmes de recherche portent sur l’intelligence interculturelle, le leadership et les processus de créativité au sein des organisations.

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